Envolée

Lors de notre petit wk à Barcelona, nous en avons profité pour passer rendre visite à Master Kurt dans son club Rosas5 et comme toujours, la salle de jeu était déserte et toute à nous. Bizarre comme les espagnols sortent là pour juste se boire un verre au bar ou discuter entre eux dans la salle du haut, mais ne profitent jamais ou quasi de cet équipement superbe à leur disposition dans une salle feutrée ou personne ne vient vous déranger. Enfin bref, nous on ne se le fait pas dire deux fois, on y passe après les tapas du soir.

Samedi passé, j'avais décidé d'essayer la chaise de torture avant d'envoler him sous l'anneau de shibari que Kurt avait acheté à Osada Steve. J'aurais dû faire le contraire, vous allez voir pourquoi.
Je dois dire que cette chaise me donnait un petit look chaise électrique qui me répugnait un tantinet, mais bon, il n'y avait pas de courant je suis donc passée au dessus de mes appréhensions tout en me disant que c'était un sacré boulot parfois d'être Domina en attachant toutes les lanières de contention. Him déjà aveugle se laissait faire avec ravissement.

J'avais glissé le masque en tissus noir  sur ses yeux et attaché tout serré le masque *façade* de cuir épais qui ne laissait passer que le bout de son nez et le maintenait tête appuyée au dossier de la chaise. J'adore avoir ma victime à ma merci, pas vous ? Chez moi tous les liens quels qu'ils soient provoquent une irrésistible envie d'être perverse et Devilish. J'avais donc sorti tout le petit sac à malice : pinces à sein, aiguilles, plume tendre, mini martinet et maxi en latex, roulette à picots, petits liens pour bondage sexe et glaçons donnés par vanessa au bar et je frissonnais d'excitation.

La musique new beat que diffusait les hauts parleurs nous était vraiment inhabituelle. Plutôt le style boite de nuit que ambiance feutrée à la Erra, mais elle empêchait ma tendre victime d'entendre le moindre mouvement et, je m'en suis rendue compte plus tard, donnait une cadence étonnante aux jeux pervers. J'entrepris donc de lentement parcourir la peau tendre de mon sunshine, tantôt du bout des doigts, tantôt du bout des plumes en alternant avec les petits picots. Jouant avec la musique méthodiquement. Posant calmement entre chaque effet pour prendre du recul et humer de toutes mes pores l'état de mon prisonnier.

Après quelques minutes de ce petit programme je me rendis compte que chaque mouvement de ma part provoquait chez lui un énorme sursaut totalement inhabituel. J'avais sous mes doigts un him complètement à fleur de peau, dans tous les sens du terme. Lorsque j'écrivis de la pointe de mon stylo à bille les trois lettres DvL sur sa poitrine offerte il bondit comme si je les lui gravais en lettre de feu et murmura *ooh, mais qu'est ce donc que cela*. Vibrant sous mes doigts, il explosait en milles bulles de sensations et parti dans un subspace lorsque je bondageais calmement son sexe tendu comme je l'avais déjà si souvent fait.

C'était totalement incroyable et démesuré, le moindre toucher provoquait une explosion des sens  aussi rapide que les *boum boum boum* de la musique endiablée et il semblait planer comme décorporé au dessus de son corps. Etrangement toutes les photos prises montrent un dédoublement comme s'il sortait de lui même. Nous n'avions ni lui ni moi jamais vécu cela. Quand il reprit ses esprits et rejoignit son corps, j'avais délié toutes les lanières et rejoint sa peau qui vibrait encore.

Le simple mélange du bandeau et du demi-masque de cuir serré l'avait totalement isolé de l'extérieur, en ajoutant cette musique rythmée il avait perdu tout repère. Il avait suffi de cela pour l'exploser de toutes ses pores. Quand, un bon moment après je le bondageais en oiseau sous mes cordes, pour la première fois c'est moi qui dû le forcer à redescendre, il était totalement en apesanteur.
D'une certaine manière, je crois qu'il n'est toujours pas redescendu et dire qu'il a suffit de deux masques et de musique new beat :-)

Lady_DvL