Yes Master

Il avait dit l'air moqueur avec des étincelles dans ses yeux d'azur : * Nous fêterons mon anniversaire au Cav'O le 24 septembre ? Il vous sera difficile de faire mieux que l'année passée !*
Difficile ? Moi ? C'est qu'il me mettait au défi le bougre, avec ses airs de ne pas y toucher et sa very provocation tranquille dont il a le secret !  Comme si impossible rimait avec devilish, il allait voir ce qu'il allait voir.

J'avais décidé de le bousculer, de le faire tanguer et même de le déstabiliser, la leçon devait être forte, histoire qu'il s'en souvienne tiens de ses 50 bougies, non mais. Et j'avais ma petite idée, restait à la réaliser et trouver de quoi faire vaciller sa belle assurance. Monsieur s'affirmait switch et me la jouait parfois Master, eh bien il allait en avoir pour ses airs de Dom et plus que pour ses airs.

Il m'a fallu bien du temps pour découvrir la petite perle rieuse et coquine qui accepterait de faire partie du complot et s'offrir avec naturel. Beaucoup de patience aussi et une totale sincérité. C'est que les soumises se font aussi rares  que vraies et se méfient avec raison des scénarios qu'on leur propose. C'est fou comme il est difficile de convaincre qu'on désire partager quelque chose de fort sans verser dans le cul sans chemise ces temps.

Bref j'ai fini par rencontrer autour d'un verre une demoiselle charmante, coquine à souhait et, j'allais le découvrir bien plus tard, vraiment soumise et naturelle. Et j'ai su sans doute trouver les mots, expliquer les choses et lui faire comprendre que je tenais vraiment à ce que tout le monde passe une bonne soirée sans que personne n'ait l'impression d'être utilisé.
J'avais endormi mon sujet évidement, en lui laissant croire que je m'avouais vaincue et qu'un bon verre de champ maison accompagné d'un gâteau seraient cette année bien suffisant pour son souffle sur toutes ces bougies. Tout en le titillant sur un choix possible entre soirée cire chaude et épilation bébé cadum avec bavoir en prime. Le bougre commençait tout de même à ne pas en dormir.

La soirée démarrait joliment par un repas partagé avec, le croyait-il, une nouvelle amie décidée à découvrir notre lieu de prédilection. Quelques taquineries dominantes de ma part endormirent ma victime complètement. Nous pouvions prendre la route et arriver tranquilles.
J'adore titiller, provoquer, houspiller , et je ne m'en suis pas privée, *pauvre monsieur* suivait docile, sortait son collier et ,obéissant comme un dogue servile, se mettait à genoux l'oeil brillant, genre *alors on va jouer ma Lady ?*
Vous pensez bien, un vrai délice de l'envoyer dans un coin, de lui glisser sa cagoule de cuir en aiguisant mes griffes sur sa peau tendre pendant que la demoiselle se changeait.

Un énorme fou-rire retenu quand le papier crépon dans lequel je l'emballait se mit à tire bouchonner en glissant sur sa jolie peau. Sur un plateau noir à ses pieds : une rose rouge, un lit de pétales, un collier et une laisse et un rouleau contenant les plaisirs et les interdit de la jolie soumise et hop on enlève la cagoule.
Darling, happy birthday, tu jouais au Master, eh bien à présent assume, mademoiselle *j* est ta soumise toute cette soirée et elle se chargera de te le rappeler si tu l'oublies.

Un air incrédule et un très tendre *et Vous ?* plus loin, le démarrage fut laborieux, master ne savait plus où donner de la tête : *ou sont les pinces, le bandeau etc*. Notre soumise commençais vraiment à s'amuser et le naturel ressortait avec l'aide du bandeau qui la mettait à l'aise.
Moi, vous pensez bien, j'ai refusé de servir d'assistante, quand on prétend être master on assume son matériel et tout le reste.
Et je tendais l'oreille à tous ces mots de français, les leçons viennent à point parfois, surtout si la soumise n'a qu'une très petite notion d'english.

Mais entre jouer une demi heure et assumer une soumise, il y a une fichue marge. Premier jeu terminé en prise de contact, master avait envie d'une pose, mais la soumise ne l'entendait pas de cette oreille, elle était soumise et c'était son Master. Friponne elle tentait d'attraper le martinet, de retirer les pinces, pauvre sunshine ça se compliquait.
Notez bien quand on est un switch on a plus d'un tour dans son sac. Et hop que voilà une jolie cage où glisser la demoiselle, quel bonheur que serious matter soit passé par là.

Un bon paquet de bougies rebelles sur un gâteau et un verre de champagne plus tard, mademoiselle énonçait gravement  en faisant tourner sa coupe entre ses jolis doigts : *you are a very bad master*. Et mon sunshine qui pensait ses soucis terminés se rendit compte que c'était un solide boulot que d'être Master et inventif par dessus le marché, s'il croyait se reposer sur ses bougies c'était fichu.

Le reste fut un magnifique partage, prendre soin de désirs qui montent au rythme d'une canne anglaise. Monter en crescendo lentement jusqu'à la fine tangente qui fait gémir plus fort. Ne pas oser faire mal et pourtant vouloir donner encore. Écouter les gémissements et flairer les soupirs jusqu'à mener l'autre au bout de soi même.
Et puis le trouble incroyable de la voir lâcher prise et monter aussi haut qu'une bulle aérienne. Un regard perdu dans le mien quand je lui ai dit *vas y , prends en soin à présent, mets un coussin par terre et câline et caresse*
On ne reprend jamais pied toute seule quand on a plané haut.
De ces moments forts là il nous reste cette photo, souvenir d'un magnifique partage.

Bien sûr j'étais tout près, bien sûr j'ai eu quelques petits soupirs, mais peu importe c'était magique. Et cette magie ne s'est pas finie là. Sunshine a sorti le violet wand, la sensualité de quatre doigts électriques sur une jolie peau qui s'est abandonnée et nos regards complices sans besoin d'autre mot.
Je pense vraiment que pour comprendre l'autre bord il faut parfois y virer, la force du vécu et les mots échangés entre nous ensuite m'ont confirmé que j'avais bien raison. J'avais réussi mon pari : mon sunshine n'oublierait jamais cette merveilleuse soirée.

Quand à la demoiselle si merveilleusement soumise, elle est rentrée chez elle les yeux remplis d'étoiles et m'a dit plus tard qu'avec nous ensemble elle reviendrait volontiers dans nos caves.
Merci milles fois à elle d'avoir été tellement elle même, des soumises comme celle là sont rares et précieuses.

Lady DvL

Comments

[Lady_DvL]

Dear Sunshine de te surprendre encore et encore.... Mais ne me *Master* pas trop tout de même ;-)

[MASTER SUNSHINE]

Eh bien quelle soirée. Lady vous avez soulevé la barre. Votre imagination toujours des surprises. Merci de donner autant Master SUNSHINE

[Lady_DvL]

De vos visites.
En effet c'était une magique soirée ;-)
Plaisir sera de vous revoir un de ces jours j'espère.
Amitiés de nous deux

[Fabilou]

Mais quel beau cadeau fait à votre Sunshine! Effectivement, il ne risque pas d'oublier cet anniversaire (d'ailleurs une douce bise à lui pour l'occasion. Douce bise à vous aussi, j'ai toujours autant plaisir à vous lire (même si j'ai peu de temps à passer sur le net)
Dame Fabilou.

[Lady_DvL]

Beaucoup de sentiments et de choses en fin de compte bien difficiles à écrire. Une expérience forte et remplie de réflexions. Mais aussi un partage et un bien être et de beaux souvenirs pour tous les trois, ce qui était si important :-)
Amitiés à vous deux et peut être bientôt vous voir en nos caves, qui sait ;-)