Paradoxe
Hands: Jareck Kubicki
Quand les maux deviennent délices, il n'y a plus à se poser de question, beaucoup s'y engouffrent avec bonheur en partage ou en solitaire, là n'est pas ma réflexion d'aujourd'hui. D'autres savent qu'ils y tendent et savent même combien ces délices leurs sont chers, mais sans que l'on sache pourquoi, ils s'y refusent tout soudain, se refusant là à eux même ce à quoi ils tendent au plus fort d'eux même.
Étrangement ils cherchent la complicité et sans doute, désirent au départ une prise en main stricte et sévère, mais même s'ils livrent leur mode d'emploi (ce tout de même il font très peu souvent), il s'attendent à plonger dans leurs interdits et leurs craintes dès les premières semaines où ils se livrent ainsi. C'est hélas oublier que face à eux ils n'ont en fin de compte qu'une femme. Femme qui quelle que soit son pouvoir de domination, a besoin de sentir, de connaître, d'apprécier, et de tester même, les chemins qui le font vibrer. Et comme femme nous sommes, et différentes aussi, cela peut prendre plus ou moins de temps pour apprécier, jauger, tout simplement jouer en toute simplicité avec celui que nous découvrons.
C'est sans doute (bien que je n'aie pas étudié ce côté) ce qui fait la différence entre un homme qui se dédie et se veut vivre une relation avec une femme dominante et un homme qui décide de s'en remettre (tout aussi sérieusement) à une professionnelle. Non pas que je juge avec dédain la dite pro (bien loin de là), mais que dans ce cas propre le chemin, s'il est différent, à mon avis sera plus centré, ira plus vite mener le mâle vers ce à quoi il tend, désire et en même temps craint.
Le problème c'est que celui qui désire s'impliquer et s'offrir dans une relation non vénale, oublie ce détail si fort qui fait toute la différence: une femme a besoin de prendre se repères, son temps, a besoin de comprendre de découvrir, pour savoir ensuite comment et de quelle manière elle va le mener, complice, vers ses désirs et ses envies si craintes mais tellement voulues. De là à croire après un moment qu'il a fait le tour de la question et que , ben zut il n'arrive pas à vivre ses délices espérés, c'est le piège dans lequel il tombe, sans doute (sûrement) par manque de communication. Manque de communication, car après tout, il s'est exprimé au départ, il a fait le chemin (difficile) de s'ouvrir et de se livrer corps et âme, point barre, vous avez compris, plus besoin de remettre la question à jour... Eh bien si, justement ce n'est pas le moment de retourner dans sa coquille, c'est là où on passe à la vitesse supérieure, celle où elle sait à présent COMMENT elle va communier avec lui et le mener beaucoup plus loin que leurs jeux, agréables certes, mais qui n'avaient que pour pour de s'apprendre. Alors que lui, fonctionnant autrement, s'est ouvert une fois, c'est réglé, c'est connu c'est compris, et zou, fonctionnement actif masculin à l'opposé du fonctionnement sensitif/intuitif féminin.
C'est là souvent que les choses s'arrêtent, comme si au moment de toucher le plus beau, l'un avait peur de ce qu'il ira enfin trouver, peur et pourtant une telle envie lui subsiste. J'ai souvent remarqué que c'est à ce moment précis qu'on va vers ... Rien. La relation qui s'apprenait s'arrête ou stagne vers une frustration plus ou moins bien/mal gérée de part et d'autre. Sans doute suis-je d'une extrême lenteur, d'un calme para-olympien (para pour tonnerre évidement...), d'une trop grande douceur naturelle qui fait que j'ai trop besoin d'apprendre de jouer, de tester avant de passer à la vitesse supérieure (tiens me voilà à faire mon auto-analyse *S*), mais peu importe le temps que je prends, je ne suis que moi et je ne suis pas la seule à être une femme. Simplement aussi parce que dominer en complicité l'un n'est pas pareil à dominer l'autre et que chaque personne soumise (ou non..) est unique. Hormis les viragos vengeresses du style "ta g... c'est moi qui décide, je ne crois pas que le chemin puisse être autre.
La difficulté c'est alors de parer le refus, de retrouver un chemin vers ce mâle qui se refuse. C'est un casse tête parfois, car qu'est ce qu'un refus. Est ce un vrai non, un demi oui, un refus total? le chemin de la domina est alors bien ardu et bien épineux et aussi douloureux qu'il ne puisse pas paraître. Il lui faut alors s'impliquer plus encore ET se détacher, clair paradoxe. Dans certains cas c'est assez facile (et cela l'est d'autant plus si la relation n'a pas pris un tour intime dans son relationnel), dans d'autres carrément un chemin de croix et dans d'autres encore c'est devenu impossible ce qui est fichtrement dommage puisque c'est au moment où elle a trouvé où elle veut le mener et surtout comment qu'il s'en va.